Gaël Santisteva (FR/BE)
Garcimore est mort
Gaël Santisteva propose avec Garcimore est mort une "fiction ambiguë", une "version augmentée de la réalité", enrobée d’artifices liés au spectacle: applaudissements, roulements de tambours, rires, rideau, costumes, jingle, huées, chansons... Des codes connus, questionnés, utilisés à rebours, à même de créer "une performance volontairement éloignée des stratagèmes habituels du merveilleux spectaculaire". Et Garcimore, alors ? Ce magicien célèbre du PAF (Paysage audiovisuel français) des années 80 fut évincé de la télévision, dépassé par un monde qui allait trop vite. En se choisissant pour titre la disparition de ce héros populaire, le spectacle en fait une mascotte filigranée, discrète mais insistante. Gaël Santisteva met en exergue l’importance, dans cette pièce, de thèmes tels que la normalité, la manipulation, l’entre-deux, la dérision, la croyance voire la crédulité, le rapport à la mort et la décroissance. Une ambiguïté persiste, pointe-t-il, "entre le fait de vouloir divertir mais aussi de demander un effort au spectateur. L’artiste de cirque est vraiment un ménestrel, même de nos jours. Et si l’artiste amuseur avait quelques idées à nous faire passer?"